Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Les ventes de pompes à chaleur air-eau régressent en France

Les chiffres ont de quoi refroidir la filière des pompes à chaleur – les PAC, de leur acronyme. Le gouvernement a beau mettre en avant ce mode de chauffage bas carbone tournant à l’électricité, notamment pour remplacer de vieilles chaudières au fuel ou au gaz, les industriels s’inquiètent de ventes en recul. Leur tracas concerne les PAC « air-eau », celles qui captent les calories de l’extérieur pour les restituer dans le système de chauffage central d’une habitation. Il s’en est écoulé 306 000 en France au cours de l’année 2023 contre 355 000 en 2022. Soit une baisse de 14 % d’une année sur l’autre, tout en restant à un niveau plus élevé qu’en 2021, selon les chiffres présentés en février par Uniclima, l’organisation patronale des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques.
Idem au niveau continental : le repli s’observe aussi. C’est inédit depuis au moins une décennie, d’après les données de l’Association européenne des pompes à chaleur. La France demeure en première place, devant l’Allemagne et l’Italie.
A l’inverse, les pompes « air-air » continuent leur croissance : 910 000 ventes sur le sol français en 2023 (+ 13 % par rapport à 2022). Mais cet objet n’est pas forcément un mode de chauffage, et encore moins un chauffage principal. Il peut également être utilisé comme système de climatisation par ses fluides frigorigènes.
Les deux technologies diffèrent, leur prix aussi. Le coût moyen d’une PAC air-eau se situerait entre 12 000 euros et 15 000 euros pour un logement de 100 mètres carrés bénéficiant déjà d’une isolation thermique, d’après la société Effy, spécialisée dans les conseils en rénovation énergétique. C’est bien davantage que pour une PAC air-air, dont la fourchette oscillerait plutôt entre 4 000 euros et 6 000 euros.
Un point nuit en particulier aux pompes air-eau. Elles subissent les fluctuations de MaPrimeRénov’, une aide de l’Etat aux particuliers qui ne concerne pas les modèles air-air. En ajoutant la prime destinée aux certificats d’économies d’énergie, un ménage pouvait espérer 10 000 euros d’aides cumulées en 2022. Cette somme est descendue à 9 000 euros pour ce même ménage en avril 2023, puis à 8 000 euros en juillet 2023, selon l’historique d’Effy. Pas un détail. Car « le reste à charge pour l’utilisateur peut être terrible », convient Jean-Paul Ouin, délégué général d’Uniclima.
Avec la baisse des constructions de logements neufs, la crise immobilière a réduit les perspectives pour l’installation de PAC. Autres facteurs dissuasifs : le contexte plus général de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt auprès des banques. Lionel Palandre, directeur d’un site de production à Feuquières-en-Vimeu (Somme), pour le groupe Intuis, évoque aussi une mauvaise publicité, celle faite par les entrepreneurs « écodélinquants » ayant installé des pompes « sans respecter les règles de dimensionnement et d’installation ».
Il vous reste 36.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish